Ca y est c’est officiel, je déclare ouverte, non pas la saison de la raclette (quoique …) mais la saison de la dépression, ou plutôt la dépression de la saison : la dépression saisonnière.

Depuis début octobre je reçois des gens qui ne vont pas très bien ; Oui je sais ce que vous allez dire : « Normal c’est votre métier » … Bon OK, sur le principe. Mais là je vous parle de gens qui allaient bien et qui, progressivement, à mesure que les jours raccourcissent, leur bonne humeur aussi… Au -delà de fragilités individuelles éventuelles, il semblerait que cela soit plutôt du domaine collectif… car j’ai pu faire le même constat parmi mes amis, mes voisins, mes commerçants, même chez certains de mes confrères… Donc j’en ai déduit qu’on était entré dans la période du T.A.S, c’est-à-dire que Trouble Affectif Saisonnier.

Le T.A.S est un trouble de l’humeur caractérisé par des symptômes dépressifs survenant lors des changements de saison, notamment hivernal ; ces troubles pouvant aller de la « simple déprime » (passagère) à un véritable abattement dépressif.

Le plus souvent les symptômes de mal-être débutent à l’automne (notamment avec le changement d’heure, de saison et/ou de temps), et diminuent ensuite pour ne s’estomper que lorsque l’hiver se termine et que le printemps commence.

 

SIGNES ET SYMPTOMES

 

Les troubles de la dépression saisonnière ont été décrits par le Dr Norman E.Rosenthal qui observait que des patients vivaient des symptômes similaires à ceux de la dépression « standard » mais uniquement en automne et en hiver. (Cela étant dit, ça veut quand même dire 6 mois de l’année !)

Il a pu observer que les gens souffraient :

  • Du manque d’énergie
  • D’une perte d’intérêt
  • D’un sentiment de tristesse
  • D’anxiété
  • D’une diminution de l’estime de soi
  • D’une forme d’isolement volontaire
  • D’une diminution significative de la libido

Mais surtout il a observé de signes cliniques « atypiques », ce qui caractérise de manière significative cette dépression saisonnière ; à savoir :

  • Une hypersomnie (temps de sommeil élevé)
  • Une fatigabilité constante
  • Une prise de poids causée par une envie accrue de sucre

 

CAUSES

 

Bien qu’on ne sache pas à proprement parler l’origine du T.A.S, il existe cependant plusieurs hypothèses, comme des facteurs génétiques, un dérèglement neurochimique.

Néanmoins les études scientifiques se rejoignent sur un point : l’importance de la baisse de luminosité. En effet l’arrivée de l’automne et/ou de l’hiver altérerait les rythmes biologiques et provoquerait un déséquilibre de notre horloge biologique interne, notamment en ce qui concerne la sécrétion de la mélatonine dans l’organisme (ce processus serait accéléré par le changement d’heure / Cf : article précédent sur le sujet)

 

TRAITEMENT

 

Quand on parle de dépression, on pense souvent aux anti-dépresseurs. Bien sûr, comme dans toutes les formes de dépression, y compris la dépression saisonnière peut-être soulagée par des médicaments.

Cependant, concernant ce trouble, ce n’est pourtant pas le traitement le plus efficace (le délai d’action par exemple qui se situe au mieux entre deux et quatre semaines, et les effets secondaires parfois gênants).

La solution la plus efficace en ce qui concerne le Trouble Affectif Saisonnier est la LUMINOTHERAPIE (à ne pas confondre avec les séances d’UV, ici il ne s’agit pas de gagner du bronzage mais du moral ! c’est pas mal non plus, c’est même mieux !)

En pratique, il s’agira de s’exposer quotidiennement, si possible le matin, à une intensité lumineuse de 10 000 lux pendant trente minutes au moins.

La luminothérapie est une méthode reconnue et approuvée scientifiquement quant au traitement de la dépression saisonnière. La lumière artificielle agit directement sur l’horloge biologique interne permettant ainsi aux rythmes circadiens de se resynchroniser.

Une augmentation des effets bénéfiques a été également observée en combinant luminothérapie et la PSYCHOTHERAPIE, notamment avec des techniques Cognitivo-Comportementales (TCC). Le suivi thérapeutique permet non seulement de soutenir la personne pendant cet épisode dépressif mais aussi de l’aider à remettre en question les pensées tristes et douloureuses qui la traversent. Progressivement le sujet apprend à les repérer et à s’en libérer…

Comme on dit dans Game Of Thrones : « Winter is coming » (l’hiver arrive), préparons-nous !