Après Noël et ses joies (Cf. Articles précédents), place au réveillon de la Saint-Sylvestre, qui lui aussi connaît ses charmes mais qui peut également se révéler anxiogène….

« Et toi, tu fais quoi pour le Nouvel-An ? » : voici la petite phrase en apparence anodine qu’on aura tous entendu au moins une fois depuis le début d’automne et mille fois depuis le 20 décembre… tout le monde s’y met : les collègues, les parents, les amis, les voisins, les commerçants et même nos enfants s’y mettent « maman dis on fait quoi le 31 ? » (Vous remarquerez au passage le « on » inclusif…)

 

POURQUOI UN TEL ENJEU AUTOUR D’UNE SIMPLE SOIREE ?

 

En fait cela vient d’une croyance populaire ancestrale et collective : la soirée du 31 et le passage à la nouvelle année seraient un présage pour les 365 jours à venir. Si la soirée est mauvaise, cela pourrait être un mauvais signe pour le futur ; tandis qu’une soirée réussie serait au contraire la promesse d’une belle et heureuse année.

En somme il s’agit d’une superstition.

 

Il faut bien se l’avouer, le dernier jour (et qui plus est le premier jour) de l’année sont sacrés ; ils marquent un Avant et un Après, un Début et une Fin… C’est la raison pour laquelle cette soirée regorge de symboles : la fête, le baiser sous le gui, les douze coups de minuit, les étrennes, les vœux, les résolutions…

Le 31 est une sorte de « rite de passage » collectif où chacun place ses espoirs. Par conséquent, le choix des personnes avec lesquelles on va le célébrer, le lieu, les victuailles (nourritures et alcools), l’ambiance, etc. sont primordiaux car ils ont valeur de porte-bonheur (genre : « s’il y a du Baileys la fête sera bonne et donc 2019 aussi »…mouai…En fait dans nos inconscients, si tous ces ingrédients sont présents lors du passage à la nouvelle année, ils le resteront pour les jours, les semaines et les mois à venir…On a envie de croire que si le réveillon est réussi, l’année le sera aussi !

(En fait la plupart du temps, on se réveille plus ou moins avec la gueule de bois, je ne sais pas si c’est la meilleure façon de commencer l’année ?! moi je dis ça, j’dis rien…)

 

Maintenant vous comprenez l’importance, même si elle est plus ou moins inconsciente, qui se cache derrière la soirée du réveillon. Mais ça ne résout pas le problème me direz-vous, et vous avez raison !

En fait, le véritable dilemme c’est la réponse à la question : « tu fais quoi le 31 ? »

Parce qu’en fait, on n’a pas tellement le choix dans la réponse :

  • Je suis invitée
  • J’organise une soirée/un petit dîner
  • Je ne sais pas encore
  • Je ne fais rien
  • (Option agressive : Tu m’… avec ta question!)

 

Alors on peut faire deux groupes de personnes : les contents (ceux qui sont invités et ceux qui ont résolu le problème en invitant eux-mêmes) et ceux qui le sont moins… ou pas ! (Bref, tous ceux qui n’ont pas été invités !)

 

  • JE SUIS INVITE(E)

On a tous autour de nous des gens ravis d’aller fêter le 31 ; ils sont heureux comme tout, en parlent tout le temps, ont déjà acheté leur tenue, cirer leurs souliers… En fait ils ont heureux car ils sont soulagés d’avoir trouvé une soirée vachement cool, avec plein de gens vachement chouettes, dans un lieu vachement beau, où il y aura vachement à boire, avec vachement d’ambiance, etc. Bref, les vachement chanceux quoi !

Mais attention qu’ils ne se réjouissent pas trop vite car être invité peut se révéler bien plus complexe qu’il n’y parait ; en fait nous faisons tous partis de différents cercles amicaux : les amis d’enfance, les potes du travail, le groupe des parents d’élèves, les voisins… Du coup être invité c’est parfois devoir choisir, et choisir entre ses amis, pas glop comme situation ! Alors toujours vachement heureux ?!….

 

  • JE SUIS L’ORGANISATEUR (TRICE)

Après avoir galéré des années pour trouver une bonne soirée du réveillon, cette année vous vous êtes dit « C’est moi qui l’organise ! » comme ça je ne serai pas déçue. » Détrompez-vous vous n’êtes pas à l’abri !

Le problème c’est le timing pour lancer l’invitation : trop tôt les gens auront oublié, trop tard ils auront accepté une autre invitation… et ça, c’est l’angoisse.

Ensuite on invite qui ? on en revient au problème du choix entre ses amis… alors que la fête se veut symbole de l’Amitié, on se retrouve à exclure des personnes auxquelles on tient….

Autre possibilité, vous lancez les invitations, vous passez la journée à vos fourneaux et au final personne ne vient… pas sûr que l’année se finisse dans la joie et la bonne humeur….

Enfin si quelqu’un vous pose la question « tu fais quoi le 31 ? » et que vous répondez « cette année c’est moi qui organise », faites attention : vous n’êtes pas à l’abri que la personne cherche à s’inviter/s’incruster à votre petit diner avec les intimes et vous retrouvez à organiser une soirée pour 30 personnes ! Vous qui vouliez fêter le 31 à tout prix, vous voilà servi et dans tous les sens du terme !

 

  • JE NE SAIS PAS ENCORE

Ça, c’est la phrase préférée des indécis (évidement !) mais pas que…. C’est aussi la phrase :

  • Des célibataires! Le 31, c’est le blues pour eux en mode « je vais encore être le (la) seul€ célib du groupe ; tous les couples vont tous s’embrasser à minuit et moi pour éviter de passer pour une cruche, je vais encore me retrouver à aller aux toilettes à 23h58 et y rester enfermée jusqu’à 00h10….
  • Les couples avec enfants: ceux qui aimeraient bien sortir et mettre à profit leur capacité à rester éveillé la nuit sans avoir à donner le biberon. Le hic, c’est qu’ils n’ont pas (encore) trouvé de baby-sitter… (il n’est pas rare que cette catégorie finisse par s’endormir à 21h dans le canapé et se réveillent en tenue de fête pour le biberon de 3h du mat !)
  • Les grands-parents : bien qu’à la retraite, ils ne sont pourtant pas les derniers à vouloir faire la fête ; néanmoins ils n’osent pas accepter d’invitation au cas où ils devraient garder leurs petits-enfants… au final, les parents ont finalement trouvé une baby-sitter ( !) et voilà au final les « heureux » grands-parents , seuls, dans leur canapé à attendre les douze coups de minuit sur TF1…
  • Enfin il y a ceux qui laissent planer le doute; dire « je ne sais pas encore » laisse planer une part de mystère…. Ce doute suggère que le choix est infini, que les propositions sont si nombreuses qu’il faudrait un référendum pour se décider…. (C’est à peu de chose près les mêmes personnes qui finiront dans la catégorie « au final je n’ai rien fait ! »

 

  • JE NE FAIS RIEN

Attention ! Risque important de susciter de la pitié, voire de la peur…

Dire qu’on ne fait rien au Nouvel-An revient à peu près à dire « Je n’ai été invité nulle part » #jaipasdamis#laloose

Et si vous rajoutez « mais ça va je le vis bien ! », bah là on vous classera immédiatement dans la catégorie des anti-sociaux, des dépressifs et/ou des No Life….

Tout le monde prétend se moquer du réveillon… mais en réalité, peu de personnes souhaite réellement le passer seul… Noël c’est la fête familiale et le 31 c’est celle des amis

Et c’est justement là que se situe là la problématique du 31 décembre : il faut avoir des amis, c’est la base ! Vous pouvez avoir un grand appartement pour recevoir, le champagne, les petits fours, les cotillons, si vous n’avez pas d’amis, c’est sûr la fête ne sera pas la même !

Dans la catégorie des gens qui ne font rien, il y a ceux qui n’ont pas été invité et ceux qui ont refusé les invitations :

  • Ceux qui n’ont pas été invité: bien qu’ils bénéficient d’un bon entourage social et amical, force est de constater que personne ne leur a envoyé un carton d’invitation. Pourquoi me direz-vous ? eh bien parce que chacun pensait que l’autre était déjà invité à une autre soirée ; du coup tous deux vont se retrouver seuls à minuit ou au pire à s’envoyer un SMS de meilleurs vœux mais chacun chez soi !
  • Ceux qui décident volontairement de ne pas le fêter et/ou de se rendre à une fête : à l’instar des natalophobes, ils affichent haut et fort leur anticonformisme ; ce sont les « anti-cotillons ». Voilà près de 20 ans qu’ils ont rangé les chapeaux pointus, les perruques et les confettis au profit de leur pyjama en pilou et chaussettes douillettes… ils n’attendent pas non plus minuit pour envoyer les vœux en messages collectifs ; d’ailleurs ils ont bien raison, passés 23h55 les réseaux sont saturés !

 

Dans tous les cas rassurez-vous : aucune loi ne vous/nous oblige de fêter la Saint-Sylvestre.

Rappelez-vous que la meilleure façon de passer un bon réveillon, c’est de faire ce que vous voulez, où vous voulez et avec qui vous voulez… et que ce n’est pas le nombre de convives qui compte mais bien sa qualité !

Enfin, petit conseil : si d’ici demain, on vous demande encore ce que vous faîtes pour le réveillon du 31, répondez que vous attendez le Nouvel-An chinois. Et retournez-lui la question : « Et toi, tu vas faire quoi pour le Nouvel-An chinois ? »… ?